Bizarre, moi ?!

Depuis toujours, on me dit que je suis bizarre. Depuis mes années collège en tout cas. Un jour, une élève m’a lancé : « de toute façon, toi, t’es bizarre » en me regardant bizarrement, justement.

« Mais, euh, pourquoi tu me trouves bizarre ? », lui ai-je demandé en substance. Elle n’a pas su développer sa pensée. J’étais bizarre, voilà tout. Et rien que le fait de chercher à le comprendre devait me faire paraître encore plus bizarre je suppose. Le serpent qui se mord la queue…

De l’art de la bizarrerie

Je suis bizarre, ah bon ? Et qu’est-ce qui fait de moi un être bizarre ? Le fait que j’aie toujours été plus ou moins rebelle malgré moi, refusant de me conformer à ce que je trouvais injuste ou ridicule, même si le prix à payer était la solitude  ? Peut-être. Mais pas que.

Il y a aussi ce grain de folie qui est mien et que je cultive précieusement. Dans un monde où tant de personnes se prennent au sérieux, je fais tout pour garder mon âme d’enfant. Si j’ai envie de danser sur le pont de Gien avec mon homme, je le fais, même si les automobilistes nous regardent de travers. 

Si j’ai envie d’inventer des mots et d’en saupoudrer mes conversations, pourquoi devrais-je me restreindre ? Mes Michtoubidine et mes Chtoubichtane ont bien le droit d’exister quand même !

Mystérieusement bizarre

Qu’y-a-t-il de bizarre en moi finalement ? Le fait que je ne fasse jamais rien comme tout le monde ? Mais pourquoi devrais-je faire comme tout le monde alors que nous sommes tous uniques ?! De toute façon, les rares fois où j’ai essayé, ça s’est mal terminé : mon âme n’était pas contente et me le faisait savoir…

Oui, c’est bizarre d’être à son compte quand la majorité des actifs sont salariés. Oui, c’est bizarre de quitter le journalisme pour devenir médium. Oui, c’est bizarre d’avoir vécu une adolescence recluse alors que c’est l’âge où tout le monde fait la fête. Oui c’est bizarre de DÉTESTER faire la fête.

Pendant des années, j’avais du mal à cerner l’image que je renvoyais aux autres, ce qu’ils projetaient sur moi. Je ne comprenais pas le décalage entre leur vision et mon ressenti. Pourquoi ils me voyaient comme ça alors que j’étais tout le contraire ?… Mystère…

Bizarre et fière de l’être !

Alors oui, je le confesse : je suis bizarre et j’en suis fière ! Si être bizarre, c’est ne pas être dans la norme, ne pas entrer dans les cases, vivre selon mes ressentis et les désirs de mon cœur, alors oui, je suis 100% bizarre, et peut-être même 101,3%, parce que pourquoi pas ?!

Dans un monde où le clonage devient la règle, où les Kardashian sont devenues les nouvelles icônes de la beauté, je suis fière d’être la fille bizarre qui ne se maquille jamais et qui ne porte aucun bijou. Et ce n’est même pas un acte de rébellion, c’est comme ça et c’est tout !

Dans un monde où la réussite, c’est d’écraser les autres pour obtenir le pouvoir et le garder, je préfère cultiver ma gentillesse si « old fashion ». Mais attention, gentillesse ne veut pas dire bonne poire ! Je sais fixer mes limites aussi. C’est juste que : pourquoi être méchant quand on peut être gentil ? Vraiment, je me pose cette question ingénument ; l’amour de soi et des autres fait tellement plus de bien à notre âme que la haine et la colère !

Je suis donc bizarre parce que je ne correspond ni aux critères ni aux modes de « pensée » (je mets de gros guillemets, car c’est une valeur qui se perd !) actuels. Je suis libre. Être bizarre, ce serait donc être libre ?… Peut-être bien !


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