Ça fait longtemps que je suis fascinée par le concept du temps. Son élasticité. Sa différence de perception selon les cultures. Quand j’ai découvert ma médiumnité, ça m’a encore plus fascinée je crois. Parce que si on poussait la réflexion encore plus loin, en admettant que le temps n’existe pas dans le monde invisible et qu’il n’existe pas tout court d’ailleurs, cela voudrait dire que nous sommes à la fois vivants et morts. Et, pour ceux dont je fais partie qui croient à la réincarnation, cela signifie aussi que nous vivons toutes nos vies en même temps, passé et futur entremêlés puisque, de toute façon, ni le passé ni le futur n’existent vraiment !
Ça donne le vertige, non ?…
Quand je pense au temps, je me souviens des heures interminables de cours quand j’étais au collège et au lycée. Je regardais par la fenêtre les passants sur le trottoir et je les enviais. Ils étaient libres et moi j’étais obligée de rester enfermée dans des salles de classe pendant des heures. J’ai encore cette vision bien nette de la rue vue depuis les fenêtres du lycée et de ces gens qui longeaient notre établissement pour aller je ne sais où… Et moi, j’étais là, à écouter (ou faire semblant) un professeur qui répétait la même chose pour la énième fois parce que tout le monde ne percutait pas aussi vite que moi. Que de temps perdu…
Une minute en cours de physique-chimie me donnait l’impression de durer une heure, si ce n’est plus, alors qu’une heure et demie de concert passait en deux secondes… Et c’était comme ça pour tout : plus le moment était pénible, plus le temps passait lentement. Et plus c’était formidable, plus ça me filait entre les doigts. Mais quelle était donc cette diablerie ?!…
Tout est affaire de perception
Vous vous souvenez de vos années scolaires, qui paraissaient si longues ? Aujourd’hui, quand je regarde la scolarité de mes enfants, j’ai à peine le temps de cligner des yeux que mon fils va entrer au lycée et que ma fille va avoir 10 ans ! Mais pourquoi tout semblait passer si lentement quand j’étais gamine alors ?!…
J’avais lu un article, un jour, qui disait que la perception du temps était affaire de proportionnalité : un an dans la vie d’un enfant de 9 ans, ça représente 1/9e de son existence, c’est énorme. Normal que le temps passe plus lentement pour lui… Mais un an dans ma vie de presque quinqua, c’est 1/50e de mon existence ! C’est dingue… Voilà pourquoi le temps défile à toute vitesse sous mes yeux…
Enfin, quand je dis qu’il défile vite, ça dépend. Par exemple, l’année dernière, en 2023, quand j’étais au fond de mon trou noir, le temps passait trèèèèèèèèèèès lentement (toujours la même chose : quand c’est pourri, ça dure une éternité). Et même hors de ce contexte négatif, certaines journées peuvent me paraître très longues. Pourtant, au final, le temps passe quand même à toute vitesse et je file droit vers mon demi-siècle.
De gauche à droite ou de droite à gauche ?!..
J’ai lu les livres d’Étienne Klein, de Philippe Guillemant, de Stephen Hawking… Je les ai trouvés très intéressants (quand je réussissais à les comprendre !), mais ils ne m’ont pas révélé le mystère du temps pour autant. On peut l’aborder sous tous les angles – philosophique, scientifique, spirituel, ethnologique, culturel -, ce temps résiste à toute vision bassement humaine.
Il nous oblige à nous élever je trouve. Enfin, pour ceux qui sont comme moi et qui sont fascinés par ce temps élastique ! Je me doute bien que les trois quarts des gens n’en ont rien à cirer, mais comme je n’en ai rien à cirer qu’ils n’en aient rien à cirer, on est bien !
Enfin bon, tout ça pour dire que dans notre culture, le temps est représenté par une flèche qui va de la gauche vers la droite, la gauche étant le passé et la droite le futur, mais dans d’autres cultures, en Amérique du Sud il me semble, c’est le contraire ! Le passé est devant nous et l’avenir derrière ! Vous imaginez les acrobaties mentales que notre cerveau doit faire pour essayer de comprendre ça, nous qui avons été élevés avec ce dogme qui va du passé vers le futur ?!…
20 années en deux secondes (et demi)
Je n’ai pas vu passer les vingt dernières années. Et pourtant chaque jour de ces deux décennies a été une aventure à lui tout seul. Une routine, une journée extraordinaire, une journée pourrie… Les jours se sont succédé pendant vingt ans, je les ai tous vécus, je garde le souvenir de certains, j’en ai oublié beaucoup d’autres… Mais au final, c’est comme si ces vingt années étaient passées en deux secondes et demi.
Je suis devenue maman deux fois dans cet intervalle, ceci explique peut-être cela… Quand je me regarde dans le miroir ou quand la date de mon anniversaire approche, je suis stupéfaite d’approcher la cinquantaine. Mais moi, j’ai 30 ans dans ma tête, alors comment c’est possible que ma carte d’identité – et mon corps sans doute – me donne vingt ans de plus ?!
J’aimerais bien voyager dans le temps – en Delorean ou par un autre moyen, peu importe – pour partir à la rencontre de la petite fille de 9 ans que j’étais, à l’époque heureuse et insouciante de Saint-Germain-de-Tallevende. J’aimerais bien voir comment j’étais vraiment. Et puis après, j’irais un peu plus loin dans le futur et je regarderais la Fabie de 13 ans, ado si mal dans sa peau, pour voir si elle était si agressive que ça. Et après ? Je ne sais pas. Dans le futur, dans le passé ?
Qui peut répondre à ma question ?!
Les histoires de voyage dans le temps m’ont toujours fascinée. J’écrirai peut-être un article sur le sujet un jour. Ou un livre. Ou les deux ! Toujours est-il qu’ils ne répondent pas non plus à cette grande question du temps : est-il élastique ? Peut-on le modeler à notre guise ? Ou bien faut-il se contenter d’en rêver en lisant des livres et en regardant des films de voyage dans le temps ?
Et puis, si le temps n’existe pas, s’il est un produit de la conscience humaine, alors comment qualifier la dégradation biologique de toute chose, nous y-compris ? Comment appeler ce processus inévitable qui concerne toute chose sur Terre et probablement dans l’Univers. Si ce n’est pas le temps, c’est quoi ? Vous le savez, vous ?! Si oui, dites-le moi !
Coucou Fabienne, cette notion de temps m’intrigue aussi j’avoue… récemment, en conduisant, je double un cycliste. Quelques secondes plus tard, je ne le vois plus dans le rétro et me fais la réflexion qu’il fait partie de mon passé déjà. Au même moment, je croise une voiture qui va dans la direction du cycliste. Et je me dis alors qu’il va aussi le croiser mais dans son futur. Moi, je le sais, mais lui, l’ignore encore. Nos directions opposées et notre espace modifient donc ce qui pour moi est de l’ordre du passé tandis que pour l’autre est de l’ordre du futur. La ligne du temps serait ainsi liée à l’espace et la direction. C’est à la fois évident et fascinant pour moi…
Merci Angie pour ton commentaire, j’adore ! C’est exactement le genre de réflexions qui me travaille au sujet du temps 🙂