Juste quelqu’un de bien

Si vous ne le savez pas, j’ai une autre casquette que celle d’écrivain et blogueuse : je suis aussi médium. La médiumnité m’est littéralement tombée dessus en mars 2016. Et en apprenant à vivre avec, en évoluant dans le monde de la spiritualité, j’ai fait plusieurs constats et affiné de plus en plus ma vision de ce que j’avais envie d’être dans cet étrange monde.

Quel gâchis…

Croyez-le ou pas, j’ai été très surprise quand j’ai découvert le monde professionnel des médiums. Je pensais naïvement que quand on avait la chance d’avoir de telles facultés et de pouvoir en faire profiter le monde, on était forcément quelqu’un de sage et d’évolué spirituellement. Mais que nenni ! J’étais vraiment loin du compte, très loin même !

Je venais du monde de la presse écrite, qui n’est pas forcément tendre, mais au moins, je savais plus ou moins à quoi m’attendre. Alors que dans la médiumnité et la spiritualité plus largement, j’ai été confrontée à tellement de guéguerres, tellement de coups bas, tellement de paresse intellectuelle… tellement d’ego bien pourris en fait ! Je vous promets, c’est affligeant.

Avoir la chance de pouvoir communiquer avec le monde invisible, avec les défunts, et de pouvoir soulager la peine des familles, et en faire « ça » : un gloubiboulga nauséeux d’orgueil mal placé, de jalousie, de bêtise, même, disons le mot. Quel gâchis !

Ceux qui sont spirituels sans le savoir

Au fur et à mesure de mes années dans ce « merveilleux » monde spirituel, j’ai toujours essayé de me tenir en retrait de tout ce bazar. Ça ne m’intéressait pas, tout comme ne m’intéresse absolument pas non plus les victimisations incessantes et les pleurnicheries des uns et des autres. Il me semble que quand on se connecte à ce monde invisible, on devrait forcément travailler sur soi en parallèle, pour comprendre à quel point on est au service de plus grand que soi et que l’ego (négatif) n’a absolument rien à faire dans l’histoire.

De toute façon, j’ai compris depuis longtemps que les personnes les plus spirituelles que je connaisse n’évoluent pas dans le monde de la spiritualité. Elles n’en ont rien à cirer du New Age et du blabla ésotérique. Elles ne sont pas plongées dans les best-sellers parfois douteux, elles ne passent pas leurs journées à méditer, à aligner leurs chakras, à invoquer l’archange machin ou le maître ascensionné bidule. Elles n’ont pas besoin de leurs guides pour poser des actes concrets et utiles au monde.

Ces personnes vraiment spirituelles SONT. Elles vivent pleinement leur incarnation sans chercher à impressionner qui que ce soit ou à tirer la couverture à elles. Je ne dis pas non plus que ces gens-là sont parfaits, ils ont des défauts, comme tout le monde. Mais au moins, ils ne prétendent pas incarner la sagesse et/ou donner des leçons de vie aux autres. Ils incarnent ce qu’ils sont.

Vivre du mieux que l’on peut

En fait, je me demande vraiment comment on peut être médium, thérapeute énergétique ou toute autre profession spirituelle quand on n’est pas capable d’empathie par exemple. Pour moi, ça, c’est la base ! Si tu ne t’intéresses pas à ton prochain, si tu te fiches de ce qu’il ressent, comment tu peux prétendre avoir compris quoi que ce soit à la spiritualité ?! Mais t’as rien compris en fait, RIEN !

Je trouve que beaucoup de gens se compliquent vraiment la vie avec la spiritualité, en allant lire 80 000 bouquins de sages, de chamanes, de gourous auto-proclamés, d’influenceurs 3.0 pour trouver les réponses à leurs questions existentielles. Ils rêvent d’illumination, de révélation, ou de je ne sais quoi. Je le sais, je me suis un peu perdue là-dedans moi aussi, alors que j’ai pourtant un certain esprit critique.

Mais l’ego, encore lui, nous pousse souvent à croire qu’on est différent des autres, « plus » ceci, « moins » cela. Et donc, que nous, on « mérite » l’illumination, parce qu’on serait sur le « bon » chemin. Pfffff… Du vent tout ça ! Du gros « portenawak » !

La vérité est beaucoup plus simple : la spiritualité, c’est vivre sa vie du mieux que l’on peut, en étant en accord avec ses valeurs, en essayant de ne nuire à personne et de faire du bien tant qu’on peut. La spiritualité, c’est juste être quelqu’un de bien. Mais pas dans le sens « bon élève qui respecte bien les consignes ». Non, pas dans la docilité. Être quelqu’un de bien qui vit dans l’Amour et le répand autour de lui dès qu’il en a l’occasion. Chaque petit geste compte.

Un mot, un sourire, une attitude. Si j’ai pu rendre quelqu’un heureux d’une façon ou d’une autre, alors j’ai gagné ma journée ! Mais bien sûr, ça ne m’empêche pas non plus d’avoir des côtés sombres, d’être impatiente, colérique parfois et autres joyeusetés. Comme tout le monde en fait. Disons que mon chemin spirituel consiste à m’accepter telle que je suis, avec mes qualités et mes défauts, et à vivre pleinement mon incarnation en embrassant la magie de la vie et en la partageant avec le monde autant que je le peux.