Ceci est une ode à Paris, la ville de ma vie. Ah, Paris, tant de gens te détestent, mais tant de gens t’adorent aussi… et j’en fais partie ! Je ne l’ai pas choisi, ça s’est imposé à moi dès l’enfance, sans que je sache pourquoi. J’étais fascinée par Paris, voilà tout… Paris… ma ville…
Montsouris et Montparnasse, Mouffetard et Notre-Dame…
Les immeubles haussmanniens et les grands boulevards, la Butte aux cailles, la merveilleuse rue Mouffetard, le pont des Arts, le quartier Odéon, le boulevard Saint-Michel… Oui, je suis plutôt rive gauche que rive droite, c’est comme ça. Mais j’aime aussi le jardin des Tuileries, l’Opéra, les grands boulevards, la butte Montmartre, la place de Clichy…
J’aime le Paris des boulevards et des avenues, mais je préfère le Paris des rues cachées, inconnues de la plupart des touristes. J’aime les monuments historiques, mais j’aime tout autant, si ce n’est plus, marcher dans les rues et admirer les façades, observer la vie qui va et qui vient, me poser quelques instants sur un banc, dans un parc…
J’aime le jardin des Tuileries et j’aime le jardin du Luxembourg. J’aime le parc Montsouris et le parc Monceau. J’aime les Buttes Chaumont et j’aime le petit square René-Le Gall.
J’aime Notre-Dame et j’aime le Panthéon. J’aime la Tour Eiffel et j’aime le Musée d’Orsay. J’aime le Grand Palais et j’aime l’Arc de Triomphe. J’aime la basilique du Sacré-Cœur et j’aime le Musée Carnavalet.
J’aime le Père-Lachaise et j’aime le cimetière Montparnasse. J’aime le cimetière de Montmartre et j’aime les catacombes.
Mon cher pont des Arts
Les gens qui n’aiment pas Paris se focalisent sur les avenues grouillantes de monde, sur le métro bondé et sale, sur la rudesse des serveurs de café et des chauffeurs de taxi. Et tout ça existe, je ne peux pas le nier.
Mais comme pour ma vie en général, je préfère me concentrer sur le positif que sur le négatif. Dès que je le peux, je marche dans Paris plutôt que de prendre le métro. Ça me permet de découvrir de nouveaux endroits qui auraient échappé à ma vigilance de parisiennophile !
J’aime m’accouder sur le parapet du pont des Arts et admirer pendant de longues minutes l’île de la Cité. Et puis je traverse le pont dans sa largeur et je m’accoude de l’autre côté, pour admirer la tour Eiffel au loin et les bateaux sur la Seine.
J’aime la Seine. J’aime les quais de Seine. J’aime les bouquinistes et j’aime les ponts. J’aime admirer le fleuve depuis n’importe quelle perspective un peu en hauteur. C’est la signature de Paris.
Un élan qui vient du cœur
J’aime le Paris des écrivains et des chanteurs. J’aime le Paris d’Aragon et celui de Marc Lavoine. J’aime le Paris de Hemingway et celui de Jacques Dutronc. J’aime le Paris de Victor Hugo et celui d’Edith Piaf… Et tellement d’autres noms prestigieux encore qui ont chanté ou écrit sur Paris…
Mais je n’ai pas besoin d’eux pour avoir cette ville dans la peau. Ce n’est pas un choix raisonné, c’est un élan qui vient du cœur.
Quand j’arrive dans la capitale, j’éprouve toujours ce même sentiment de revenir chez moi. C’est inexplicable rationnellement. Mais c’est ce que je ressens profondément. Et malgré seize années passées à Paris, puis en proche banlieue, je ne me suis toujours pas lassée de la ville lumière (mais de ses habitants, si, un peu !).
L’année dernière, quand j’étais au fond de mon trou noir, je suis allée passer une journée à Paris et ça m’a fait un bien fou. Paris est un médicament et Paris est un euphorisant. Paris m’enveloppe de sa magie et me fait planer.
J’aime faire partie de ceux qui perçoivent cette magie et je plains tous ceux qui ne la ressentiront jamais de toute leur vie.
Flâner, profiter, rêver…
Ah, prendre le train pour aller passer une journée à Paris, quel plaisir, quelle joie ! Prier pour que la SNCF nous épargne un de ces « incidents » dont elle a le secret et arriver à l’heure dite sur le quai de la gare.
Snober le métro et commencer à marcher selon le programme préalablement établi, ou au fil de l’inspiration. Les deux sont très bien. Marcher en admirant tout ce que je peux admirer, à droite, à gauche, les façades, les squares, les statues, les petites rues, les hôtels particuliers, les maisons parfois… Me retrouver au jardin des Plantes ou sur l’île Saint-Louis.
Flâner, profiter de l’air du temps parisien. Continuer là où mes pas me portent. Aller boire un verre dans un café typique ou saliver à l’idée du restaurant qui sera l’étape du midi. Ah, les restaurants parisiens… ça fait aussi partie du charme de la capitale ! Des restos pour tous les goûts et pour tous les budgets, dans tous les styles et dans tous les quartiers. Un p’tit resto familial dans une rue détournée, c’est aussi ça le charme de Paris !
Reprendre la balade, s’arrêter dans les boutiques inspirantes, retourner à des endroits que j’adore ou en arpenter d’autres que les réseaux sociaux m’ont fait découvrir et que j’ai hâte de voir « en vrai »…
Des souvenirs en pagaille
J’ai tellement de souvenirs à Paris. Des balades sur la butte Montmartre avec mon frère, des marches sans fin avec Jean pendant nos pauses déjeuner ou après le boulot. Des restos, des concerts, des émissions de radio.
Le trajet à pied matin et soir pour aller au boulot, quand j’étais journaliste en presse écrite. Les cinémas, les restos (oui, encore !) et toute l’ambiance du quartier des Gobelins, où j’ai vécu pendant sept ans.
Les pièces de théâtre avec trois personnes dans la salle, dont moi, et d’autres qui étaient blindées. Les cinémas avec le dernier film à la mode ou celui que personne ne connaît parce qu’il a été tourné en Roumanie, au Tadjikistan ou je ne sais où !
Les musées noirs de monde et ceux où on est seuls au monde…
Les moments d’intimité et les rassemblements de groupe. Ma chorale de gospel et les cocktails mondains auxquels j’assistais pour le boulot.
Les endroits que j’ai découverts grâce à mon travail de journaliste justement. Certains auxquels je n’aurais jamais eu accès autrement, comme l’intérieur de l’Assemblée nationale par exemple (minuscule !).
Les personnalités croisées par hasard, dans des endroits improbables : Jean Dujardin sur le parvis de la gare Montparnasse, David Lynch dans la rue Montparnasse, Claude Lelouch rue Mouffetard, Annie Pujol (mais siiiiiiiiiiii, celle qui tournait la grande roue dans le Juste Prix, là !) devant l’école en bas de chez moi, Christophe Willem dans un café du boulevard Montparnasse, Benjamin Biolay place Saint-Sulpice…
Mais ce que je préfère, en fait, c’est observer tous ces anonymes, toutes ces vies qui se croisent et s’entrecroisent chaque jour. Qui sont-ils, où vont-ils, que font-ils ? Pourquoi font-ils la gueule ou pourquoi sont-ils joyeux ? Est-ce qu’ils aiment Paris ou bien détestent-ils cette ville ?… Ma curiosité n’est jamais rassasiée !
Paris un jour, Paris toujours !
Je suis partie de Paris il y a douze ans, mais j’aime toujours autant cette ville. Sauf que maintenant, je l’aime de loin. J’en apprécie les avantages sans en subir les inconvénients, même s’il en reste quelques-uns, forcément. Mais je ne me tape pas les bouchons, la saleté, l’agressivité, les prix excessifs, la foule… Tout que je déteste et qui devrait normalement me faire détester Paris, si j’étais logique.
Sauf que Paris et moi, c’est pour la vie. Pour les vies, même, je dirais. On ne m’enlèvera pas de l’esprit que je connais cette ville depuis beaucoup plus longtemps que mes 49 printemps. Il y a un air d’éternité entre Paris et moi.
Paris un jour, Paris toujours !